Dans un article publié par Canöe Argent, la Banque du Canada gardera le taux directeur à 0.5%
Voici l’intégral du communiqué:
Le 21 octobre 2015 à 10h16 | Argent, Agence QMI, Reuters
Mise à jour le 21 octobre 2015 à 16h35
La Banque du Canada attendra de voir avant de réagir aux plans du nouveau gouvernement libéral de présenter des budgets déficitaires, notant qu’il s’écoulera du temps avant de pouvoir constater leurs impacts sur les perspectives économiques.
Le premier ministre désigné Justin Trudeau a promis des déficits budgétaires allant jusqu’à 10G$ par année ou 0,5% du produit national brut pendant trois années afin de stimuler l’économie.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Steven Poloz, a noté mercredi que l’effet d’une telle décision sera analysé sur une base continue, alors qu’il peut s’écouler plusieurs mois entre l’annonce d’une dépense d’infrastructures et le moment où les permis et les contrats sont accordés.
M. Poloz a fait ces remarques après que la banque centrale eut maintenu inchangé son taux directeur et abaissé ses projections de croissance de l’économie canadienne pour les deux prochaines années.
La banque centrale continue de penser que la croissance annuelle moyenne du Produit intérieur brut (PIB) au Canada sera de 1,1 % en 2015, mais elle a révisé à la baisse ses projections pour 2016 (2,0 % au lieu de 2,3 %) et 2017 (2,5 % plutôt que 2,6 %).
La baisse des prix du pétrole et d’autres produits de base survenue depuis l’été freine les investissements des entreprises, de même que les exportations dans le secteur des ressources.
Dans le secteur hors ressources, la banque avance que «des signes de vigueur attendus sont plus évidents» et souligne les effets expansionnistes des mesures de politique monétaire et de la dépréciation du dollar canadien.
Le gouverneur Poloz a indiqué qu’il fallait être patient.
Selon lui, les changements apportés à la politique monétaire en 2015 – baisses du taux directeur en janvier et en juillet – peuvent prendre de six à huit trimestres pour atteindre leur effet optimum.
L’activité économique au Canada continue d’être soutenue par les dépenses des ménages et la banque estime que ces dépenses devraient augmenter à un rythme modéré au cours de la période de projection.
L’inflation mesurée par l’Indice des prix à la consommation global devrait rester au-dessous de 2 %, et ce, jusqu’au début de 2017.
Dans son «Rapport sur la politique monétaire d’octobre 2015», la banque explique que l’économie canadienne est l’objet d’une série complexe d’adaptations à la suite d’une longue période de détérioration de la compétitivité marquée par la destruction de nombreuses entreprises et la faiblesse des investissements à l’extérieur du secteur de l’énergie.
Selon la banque centrale canadienne, «l’ajustement complet devrait exiger plusieurs années, puisque des investissements, y compris par la création d’entreprises, sont nécessaires pour constituer les capacités pouvant absorber la main-d’œuvre déplacée vers le secteur hors ressources. Les dépenses des ménages mettront également beaucoup de temps à s’adapter et dépendront de l’incidence ultime de la détérioration des termes de l’échange sur la richesse nationale et le revenu du travail ».
La vulnérabilité financière associée à l’augmentation de la dette des ménages sera examinée dans la livraison de décembre 2015 de la «Revue du système financier».